Kinotron: Sans laisser de traces

Publié le par nikko13

Sans laisser de traces

Décidé à donner sa chance à un thriller franco-belge, je me suis laissé tenter par le film de Grégoire Vigneron, même si le pitch ressemblait comme deux gouttes d'eau à celui du Serpent, sorti il n'y a pas si longtemps. Benoit Magimel incarne Etienne, un dirigeant en pleine ascension qui croise le chemin de Patrick (François-Xavier Demaison), un ami d'enfance. Rapidement, Etienne passe en mode confession intime. Il explique que son succès est dû à une imposture : il y a des années, il a piqué la formule d'un détergent miracle à un obscur chimiste. Patrick parvient à le convaincre de surmonter ce triste souvenir. Les deux zigs se rendent chez le "cocu du brevet", mais l'entrevue tourne mal, Patrick tuant l'individu. Mais pas question qu'il porte le chapeau... Etienne va voir son petit monde basculer.

A présent, je suis tenté d'énoncer en quelques points pourquoi Sans laisser de traces est un mauvais film. Risque de spoilers  : 

Patrick Chambon, le nouveau François Pignon. Au départ, je pensais que Demaison allait avoir un rôle proche de celui de Clovis Cornillac dans Le Serpent. Le mec sympa de prime abord et qui progressivement vire psychopathe. Alors que pas du tout. Patrick Chambon est plus proche de François Pignon, style looser à moitié crétin. Il n'a rien fait de sa vie mais présente à Etienne un projet d'éoliennes en carton (?). On lui file 30 000 euros pour se mettre au vert et on le retrouve dans un palace occupé à se fritter avec une prostituée russe qui l'aurait taxé. On lui offre un job à Singapour payé 12 000 euros par mois... il se fait gauler à l'aéroport avec un morceau de shit dans la poche ! Et encore, je ne parle pas de son évasion finale... Le plus drôle, c'est que le scénario s'efforce de nous le rendre vaguement menaçant.

Une succession de décisions à la con. Pauvre Etienne, sorti de la première scène dans laquelle il peut fanfaronner, il passe tout le film à accumuler les actions stupides. Appeller (régulièrement) la personne qu'il a grugé voici 15 ans ? Accepter de se faire voler sa voiture sous prétexte qu'elle était devant le lieu du crime (et que personne n'aurait vu) ? Héberger et aider financièrement la fille de la victime ? Mentir sans cesse à sa femme ? Bonjour inepties !

Des dialogues qui font tâche. Vers la fin du film, Patrick se retrouve en prison. Au départ, il réclame 2 millions pour passer 2 ans au trou. Quelques scènes plus tard, on le retrouve dans la cour de promenade, téléphonant à Etienne. "Le fric de l'autre jour je m'en fous. Je peux pas tenir ici. Alors je t'explique, je vais m'évader en sautant de l'immeuble dans lequel se trouve le bureau de la juge. Toi, tu vas chez Kiloutou et tu loues un camion pour me réceptionner". Non mais franchement, Kiloutou...

Des situations surnaturelles. Deux exemples. Dans le premier, Etienne s'embrouille avec l'héritier du groupe pour lequel il brigue la présidence de la filiale européenne. Magimel lève la voix devant un acteur américain de sitcom... et celui-ci répond, l'air de rien, qu'il cherche simplement à s'installer en France pour vivre une histoire d'amour contrariée avant de prendre Magimel dans ses bras en le remerciant pour sa compréhension. Fin ridicule d'une sous intrigue en mousse. A un autre moment Etienne rentre dans son loft et découvre sa femme occupée à mettre le souk dans la cuisine, car elle cherche un mixeur. "Un mixeur ma chérie ? Mais pourquoi ?". Réponse, sans sourciller "Je suis enceinte !". Manquait plus que l'envie de fraises et on était au top !

Une vision binaire de la société. Last but not least, j'ai adoré la façon de dépeindre la famille d'Etienne. Histoire de nous faire comprendre que c'est un self made man, on nous le colle chez ses parents pour manger la soupe, avec les morceaux de pain dedans, pour que ça tienne au corps. C'est le terroir : le père agriculteur à moustaches et couperosé, la mère portant un tablier hors d'âge. Et quand Etienne demande pourquoi ils laissent la télé dernier cri dans la cuisine, la mère répond "ben c'est ici qu'on est tout le temps". Ah, ces petites gens... De l'autre côté, la famille de l'épouse est toute heureuse de savourer son petit déjeuner dans de la porcelaine de Limoges, le petit doigt en l'air (limite) et un air de musique classique pour l'ambiance. Ridicule.

Léa Seydoux. Mars Distribution François-Xavier Demaison. Mars Distribution



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E
pas mal
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