Kinotron: Michou d'Auber
Messaoud, 9 ans, est un enfant d'Aubervilliers. Parce que sa mère est malade, son père est obligé de le placer dans une famille d'accueil.
Nous sommes en 1960, dans le contexte troublé des "événements" d'Algérie. Gisèle, mère "nourricière", décide de travestir l'identité de Messaoud aux yeux de la population de son village du Berry, mais aussi - et surtout - aux yeux de son mari Georges, ancien militaire.
S'il y a un bon point à allouer à ce Michou d'Auber, c'est pour la reconstitution des années 60. Certes un peu trop proprette, elle reste appréciable: les costumes, les devantures des boutiques, les véhicules favorisent l'immersion dans l'époque.
En revanche, pour le reste, il n'y a pas de quoi pavoiser. J'attendais un récit doux-amer, émouvant et éventuellement cocasse par endroits. Au final, le film de Thomas Gilou s'est révélé d'une platitude assommante, le scénario sapant tout espoir d'étude en profondeur des personnages. Le coup du petit arabe malicieux placé chez les ploucs berrichons au grand coeur (ce n'est pas moi qui le laisse entendre) aurait pu donner quelque chose moyennant la mise de côté d'une batterie de clichetons (à la fois sur les musulmans et sur la France profonde) ce qui n'est évidemment pas le cas dans Michou d'Auber.
Le désastre aurait pu être atténué par de convenables performances d'acteurs. Même pas. Si le jeune Samy Seghir s'en sort bien, Nathalie Baye est transparente et Gérard Depardieu tout simplement à côté de ses pompes. A tel point que l'on finit par en être désolé... Le reste du casting ne peut sortir des rôles prédéfinis. Ainsi Philippe Nahon restera patron d'un bistro rempli de brutes pro-OAS et Mathieu Amalric professeur vaguement progessiste et amoureux transi.
Définitivement trop mal joué, trop long, trop indigeste et trop schématique. On oublie.