Kinotron: Dans la vallée d'Elah

Publié le par nikko13

Dans la vallée d'Elah (In the valley of Elah)

De retour d'Irak pour sa première permission, Mike Deerfield disparaît mystérieusement et est signalé comme déserteur. Son père, Hank - un ancien membre de la Police Militaire - et sa mère Joan se lancent à sa recherche avec le concours d'Emily Sanders, officier de police de la juridiction du Nouveau-Mexique où Mike a été aperçu pour la dernière fois. Face au silence et à l'hostilité croissante des autorités militaires, Hank et Emily soupçonnent bientôt un coup fourré. Les indices troublants s'accumulent, et la vérité sur le séjour en Irak de Deerfield finit par éclater, bouleversant à jamais la vie de Hank et ses croyances

Tommy Lee Jones. Warner Bros. France Susan Sarandon. Warner Bros. France

Pour avoir la certitude que Tommy Lee Jones a pris une place de choix dans le cinéma américain depuis Trois enterrements, n'hésitez pas à voir cet excellent second film de Paul Haggis qu'est Dans la vallée d'Elah.

Ce même cinéma américain n'a pas pas tardé à se livrer à une introspection en réponse à la guerre qui s'éternise en Irak. Apocalypse Now, Outrages, Platoon, Full Metal Jacket ou encore Entre ciel et terre (avec Tommy d'ailleurs) avaient vu le jour quelques années après le conflit au Viet-Nam. Les boys n'ont pas encore l'espoir de sécuriser Bagdad que déjà l'on s'empare du traumatisme qui frappe des soldats mais aussi une nation toute entière. On parle de l'Irak mais aussi de la peur qu'inspire le moyen-orient au travers des essais Lions et agneaux (Redford), Le Royaume (Berg) et Redacted (De Palma) pour ne citer que les premiers.

Le film de Paul Haggis s'attache à montrer la perte de repères que ce conflit a engendré. Des gamins envoyés au front avec des idéaux plein la tête reviennent dans un état quasi sauvage, avec une notion brouillée du bien et du mal. En face, un encadrement totalement incapable de répondre aux séquelles psychologiques, préférant feindre l'indifférence et noyer le poisson. C'est sans compter sur un père militaire de carrière, bardé de principes mais aussi borné à l'idée de faire la lumière sur la mort de son fils. Evidemment, la quête de vérité nuira fortement à l'idéal d'une nation forte et fière d'élever la bannière étoilée haut dans le ciel.

Tommy Lee Jones n'a pas besoin de longs discours pour exprimer la douleur (et la rage) qui habite son personnage. Ses regards et gestes suffisent. De même, les images dégradées d'un téléphone portable ayant servi en Irak permettent d'entrevoir le bourbier dont il s'agit.

Le thème est donc parfaitement traité (comprendre sans jamais devenir indigeste) mais l'aspect suspense n'a pas été sacrifié pour autant. L'enquête menée de concert avec Charlize Theron (parfaite en flic victime du machisme de ses collègues) tient en haleine... en dépit d'une fausse piste désagréablement accessoire dans le dernier acte.  



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