Retour sur une nuit pas comme les autres...

Publié le par nikko13

La quatrième Nuit Excentrique a vécu... et c'était du grand art ! Bravo à l'équipe du site Nanarland.com pour l'organisation, et à la Cinémathèque française pour la qualité de l'accueil. Sans discussion possible, déguster un film de karaté sud-africain dans la belle et grande salle de projection Henri Langlois, c'est incomparable. C'est encore meilleur quand le public est - dans son immense majorité - porté par un même état d'esprit: respectueux, curieux et enthousiaste !

Je suis donc arrivé à Bercy à 19h30 ce samedi 29 mars... pour n'en ressortir qu'à 9h30 (heure d'été) le lendemain. Une parenthèse enchantée, une délicieuse apnée dans un univers rempli de ninjas multicolores, gardiennes de harems, monstres en mousse, filles aux seins nus et autres mercenaires du futur.

Première partie: Le Pétomane ouvre le bal des extraits sans faire dans la demie-mesure. Il est suivi par une prestation stupéfiante de Christopher Lee dans L'invasion des soucoupes volantes. Un peu plus tard, la b-a de Dawn of the Mummy offre un somptueux carnage nanar couvert par une voix off à peine appuyée. Arprès un bref détour par Les trottoirs de Bangkok, voici que déboule Rien n'arrête la musique, une sorte de docu-fiction chamarré tout à la gloire des Village People.

Il est temps que Jean-François Rauger vienne nous présenter "caution intellectuelle de la soirée" qu'est Le congrès de belles-mères. Un fier représentant du cinéma franchouillard des années 50, avec ses audaces surranées (à l'image de sa morale). Pour en savoir plus, je vous propose la très éloquante lecture de la chronique sur Nanarland. Toujours est-il que j'ai apprécié la patte Emile Couzinet, avec ses bons mots à tout crin, ses chansons hallucinogènes et ses mamies judokas. Rien que ça.

Deuxième partie: Un break d'une petite demi-heure, une sympathique séquence jeu-concours et ça repart. La b-a de L'invasion des araignées-géantes ne fait pas dans la dentelle (aïe les effets spéciaux à la truelle) et on a le plaisir d'apercevoir Sho Kosugi dans Prière pour un tueur.

Mais place au gros morceau de la soirée avec le surprenant Karaté Olympia. Film réalisé par un certain Ivan Hall en 1980, et rare représentant du cinéma d'action sud-africain. Je me suis éclaté du début à la fin. Le seul pitch suffit à donner la banane. Von Rudloff, un vieil officier nazi, a édifié un château au beau milieu du désert. C'est ici qu'il supervise l'entraînement d'athlètes recrutés à travers le monde. Son but est de laver un affront qui remonte à la seconde guerre mondiale... il avait alors perdu une olympiade face à son rival japonais Miyagi. Etant parvenu à localiser ce dernier, Von Rudloff lance un nouveau défi.

Au milieu de ce mic-mac, notre héros Steve (James Ryan, lookalike de Billy Drago) passe d'un camp à l'autre, au gré d'un scénario totalement largué. Karaté Olympia est un nanar de haut rang, avec une fiancée du héros régulièrement hystérique sans que les circonstances s'y prêtent, une arène appellée a accueillir des combats à mort décorée de fanions ridicules, un bad guy nommé Raoul adepte de la destruction de mobilier d'intérieur et tant d'autres détails génialement crétins. J'ai quelques extraits pour justifier tant d'enthousiasme... ils ne tarderont pas.

Troisième partie: Un extrait de Numéro 1 des services secrets met tout le monde d'accord: il fooooooooooooo mettre la main sur ce truc ! Un James Bond, avec noeud-pap' et cabrio déboule dans un site industriel désaffecté. Surgissent des militaires surarmés. Eh ben, sans se démonter, notre homme dégaine ses colts et massacre tout ce qui bouge avec un crédit cartouches visiblement illimité. Géant. L'efficace b-a du Bras armé de Wang Yu contre la guillotine volante rappelle des souvenirs ému de la troisième Nuit Excentrique. Enfin Par exemple: adultère, nous rappelle que la sociologie (même axée sur le cul) ça vieillit mal, surtout quand on veut faire très sérieux.

Le film de Philippe Mora, Hurlement 2 se prête assez bien à des assoupissements incontrôlés.  Les âneries ont beau être fréquentes, les acteurs ont beau avoir un jeu calamiteux (la Palme revenant à Reb Brown) il faut déplorer un rythme un brin trop lent. Ceci dit, j'ai adoré les transitions dignes de Windows Movie Maker (Oh, un tourbillon ! Oh un losange !), l'insupportable chanson "fil rouge" horriblement eighties, le triolisme lycanthropique, les fringues improbables de Sybil Danning et CE GENERIQUE DE FIN DE PSYCHOPATHE ! Hé, mais tout ceci me laisse penser que je n'ai pas dormi tant que ça !

Quatrième partie: Après un extrait venu nous rappeller que Delta Force est quand même un sacré nanar, les polissons sont servis. Le dernier tango à Hambourg tente de faire de l'ombre à celui de Bertolucci, Les contes de Grimmi propose d'expérimenter le dessin animé porno.

Mais voici qu'arrive Super Inframan. Bon, pour tout dire, j'avais déjà vu le film au Brady il y a quelques années, et puis le film est dispo en dvd dans toutes les bonnes enseignes. Je suis resté pour contempler les traditionnelles b-a pornos qui clôturent la nuit (je sais, c'est mal). En attendant, je ne me suis pas privé pour roupiller dans mon coin... jusqu'à ce que l'enthousiasme ambiant ne finisse par me ressusciter. Décidément, y'a pas mieux que les fantaisies made in HK pour ranimer une foule ! Et c'est vrai que c'est bon de voir Inframan affronter des créatures en mousse et des vilaines envahisseuses équipées de pattes à talons hauts.

Requinqué, je me suis régalé des fameuses b-a interdites aux moins de 18 ans avant de m'enfuir au petit jour, des images plein la tête, le sourire aux lèvres et... impatient à l'idée de m'écrouler dans mon lit. Vivement l'année prochaine !

Photos: Nanarland.com



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