Kinotron: Rien que pour vos cheveux

Rien que pour vos cheveux (You don't mess with the Zohan)

Zohan est le meilleur élément de l'armée israëlienne. Plus rapide que l'éclair, fort comme un boeuf... et doté d'une virilité hors du commun, il impose son style depuis les plages d'Haïfa jusqu'aux recoins de bande de Gaza. Lors d'une mission destinée à neutraliser son ennemi juré, le fantôme, Zohan réalise qu'il est engagé dans une lutte sans fin. En réaction, il se fait passer pour mort et embarque clandestinement sur un vol à destination de New York. Sur place, il prend une nouvelle identité et tente de trouver un emploi dans le domaine de la coiffure, un art chéri depuis toujours.

 

Pas désagréables, ces folles aventures de Zohan Dvir, soldat d'élite recyclé en chantre du brushing "silky-smooth" ! Pour du Adam Sandler, abonné aux comédies potaches foireuses, Rien que pour vos cheveux se range dans le haut de son panier (derrière Wedding Singer et Amour & amnésie).

Le point fort de Rien que pour vos cheveux, c'est surtout l'animal Zohan Zvir lui-même. Il paraît que le scénariste principal avait rédigé un traitement dès l'année 2000. Curieux, car le personnage a un faux air de deux inventions "hautes en couleur" de Sacha Baron Cohen, en l'occurence le journaliste Borat et le coiffeur autrichien Bruno. Comme eux, Zohan a un look pas piqué des hannetons, un sérieux penchant pour les choses du sexe et une aptitude hors du commun à verser dans le politiquement incorrect.

Le film réalisé par son complice de longue date Dennis Dugan propose un contexte un peu plus ambitieux que d'ordinaire. Se frotter aux tensions entre Israël et la Palestine - plus largement juifs et arabes - n'était pas gagné, mais les gags et clichés "hénaurmes" sont très correctement exploités. Dommage que cet aspect soit recalé au second plan à mi-métrage, au profit d'un humour plus basique et lourdement en dessous de la ceinture. L'acte final s'efforce de recentrer, sans le même allant. Mariah Carey se montre parfaitement inutile dans son caméo, mais la réapparition de l'éclatant némésis de Zohan, Fantôme (John Turturro, méconnaissable), sauve la mise.