Kinotron: Redbelt

Publié le par nikko13

Redbelt

Mike Terry est un professeur de Jiu-Jitsu bardé de principes. Pour lui, pas question de se battre pour de l'argent. Pourtant, quelques dollars ne seraient pas de trop puisque son école de self défense est au bord de la faillite. Un soir survient un incident entre une avocate et un policier. Témoin de la chose, Mike tente de minimiser les choses. C'est bien malgré lui qu'il se retrouve entraîné dans une spirale d'événements qui le conduiront à monter sur le ring d'un tournoi d'arts martiaux.

Le réalisateur David Mamet sur le tournage. Sony Pictures Classics Le réalisateur David Mamet et Chiwetel Ejiofor. Sony Pictures Classics

Quel est l'avantage à rester un homme honnête lorsque le monde qui vous entoure est totalement corrompu ? Voici la principale question de ce très médiocre film signé David Mamet.

Connu pour ses adaptations théâtrales à succès et quelques brillants scénarios (Les Incorruptibles, Glengarry Glen Ross), Mamet a marqué quelques esprits en 1997 avec sa cinquième réalisation, La prisonnière espagnole. Une histoire habile, jouant sur les apparences et la manipulation. Plutôt accroché, je me suis efforcé de voir ses efforts suivants. Las, The Winslow Boy, Braquages et Spartan ne furent que de cuisantes déconvenues : rythme absent, acteurs amidonnés, dialogues ampoulés et usage intensif de hasards trop commodes.

C'est regrettable, mais Redbelt souffre des mêmes maux... et a le malheur d'en ajouter de nouveaux. Le premier quart d'heure se focalise sur Chiwetel Ejiofor (correct mais frappé de léthargie) qui nous gratifie d'un festival d'aphorismes. L'occasion de comprendre "qu'il y a toujours une issue" ou "qu'un homme distrait est un homme défait". Bien. Le passage suivant sombre l'air de rien dans le véritable n'importe quoi puisqu'une femme au comportement étrange pénètre dans la salle avant de saisir - par hasard (sic) - l'arme d'un policier en civil. Pan ! La vitrine se brise. Cet "événement" à pour conséquence de justifier des échanges in-ter-mi-nables entre Mike et sa femme (la jolie Alice Braga) sur le thème "comment va t'on payer la réparation / on a plus un rond / on a pas d'assurance". Passionnant. L'autre dommage collateral, c'est par extension de causer le suicide du flic concerné...

Redbelt se lance avec un sérieux papal dans un maelstrom de sous intrigues censées se rejoindre dans un acte final copieusement nul. C'est ainsi que Mike Terry voit sa femme d'endetter dangereusement pour un business de fringues (!), se fait voler un concept de combat, fait un passage en guise d'expert sur les plateaux de tournage, se fait embrouiller pour une absurde histoire de montre volée... Logique et vraisemblance, on pense à vous ! Ah, et n'attendez pas trop de combats non plus, vous risqueriez d'être déçus.

Je note que de nombreux fans de David Mamet continuent de crier au génie quel que soit la qualité du projet (porter au pinacle Spartan, faut oser), mais je pense qu'à un moment il convient d'ouvrir les yeux. La seule à trouver un quelconque avantage, c'est Rebecca Pidgeon, Madame Mamet à la ville, toujours assurée de trouver un rôle... voire chanter le générique de fin.

La bande annonce m'a bien eu !



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