Kinotron: Next, The Marine...

 Next. Sacré Lee Tamahori ! J'aime bien ce réalisateur, pourtant quel curieux parcours que le sien. Remarqué par le drame maori L'âme des guerriers il est vite convoqué par Hollywood et deviendra un véritable yes-man à l'instar d'un Michael Apted. Les hommes de l'ombre, A couteaux tirés désolent (mais j'aime bien ces deux là) tandis que Le masque de l'araignée, xXx 2 font carrément honte. Enfin le James Bond Meurs un autre jour est efficace bien que totalement largué niveau crédibilité. Après avoir été surpris sur la voie public en... travesti, Tamahori reprend le chemin des plateaux pour Next. Il s'agit de l'adaptation d'une nouvelle de Philip K. Dick, auteur déjà à l'origine de Minority report et Paycheck (un petit John Woo). Nicolas Cage, toujours plus mal coiffé, incarne James Cadillac, un homme capable de lire son propre avenir avec 2 minutes d'avance. Cette faculté intéresse le FBI, désespéré à l'idée de retrouver une tête nucléaire qu'un gang de méchants européens entend bien faire sauter.

Il faut être franc, Next devient très rapidement d'une mollesse étonnante. La plupart des money-shots et des moments spectaculaires ont été mis dans la bande annonce. Certes, l'intro est soignée avec un astucieux jeu du chat et de la souris dans un casino tandis que le final pétarade avec des Nicolas Cage démultipliés... Mais au milieu du métrage, on doit se contenter d'une Jessica Biel mal fringuée qui visite une réserve indienne, d'une Julianne Moore occupée à engranger son deuxième tiers provisionnel... avec en bonus quelques SFX moyennement intégrés. Ceci posé, on ne s'ennuie pas, le concept titille l'imaginaire... mais le résultat final fait preuve d'un déplorable manque d'ambition.

 The Marine. Ne m'en veuillez pas, j'enquille les plaisirs décérébrés mais c'est parfois si délectable... Prenez The Marine, avec sa séquence d'introduction qui nous ramène aux plus belles heures des eighties "Commando stylee" : le catcheur (acteur ?) John - plus mono-expressif y'a pas -Cena sauve de vilains irakiens des gentils militaires avec en bonus une punchline bien imbécile. S'en suit un générique aux couleurs de la bannière étoilée. Tout ça dans un fabuleux premier degré !

Mais voilà, John Triton (c'est le nom du héros) est viré pour cause d'insubordination. Il rejoint vite sa blonde et projette de faire un petit voyage en amoureux. Sauf que leur route croise celle du vilain Rome (Robert Patrick, en roue plus que libre) et sa bande de criminels en cavale. Et nous voilà face à un actioner tout ce qu'il y a de plus basique avec quantité d'explosions, de morts et de bastons. La réalisation de John Bonito est purement fonctionnelle, mais pour qui aime le genre, c'est consommable avec neurones switchés sur off. The Marine est une production WWE films, une division de la principale fédération américaine de catch. Idéal pour recycler ses stars du ring. Après John Cena on devrait voir prochainement Kane dans le film d'horreur See no evil et Steve Austin dans The condemned (un Battle Royale like). L'intelligence risque à nouveau de se faire porter pâle...