Kinotron: Intraçable
Intraçable (Untraceable)
L'agent spécial Jennifer Marsh appartient à la section Cybercrime du FBI, chargée de traquer les "hackers", fraudeurs et pédophiles qui utilisent Internet à des fins criminelles. Technicienne aguerrie, elle croyait avoir tout vu, avant qu'un prédateur d'un style inédit ne commence à diffuser sur la Toile les images des tortures infligées à ses victimes, et qu'il n'invite les spectateurs à participer à leur exécution.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, Intraçable agît comme une madeleine de Proust. Le voir, c'est se replonger dans les années 90, riches en thrillers hollywoodiens hyper calibrés. Pour l'occasion, on citera volontiers Traque sur internet et Copycat qui avaient un thème proche et qui ont pris un sacré coup de vieux.
Si ce n'étaient les écrans plasma et les tortures particulièrement corsées (pour ne pas s'éloigner du trend Hostel et consorts), on nage en plein "déja vu" et la tête d'affiche Diane Lane accentue le phénomène.
Gregory Hoblit n'a jamais été enthousiasmant (à l'exception de Fréquence interdite) et il est clair que le réalisateur illustre son scénario sans grande conviction. On peut le comprendre, car son héroïne Jennifer Marsh à beau être une fine analyste, elle n'en agît pas moins de manière stupide très fréquemment (quelle idée d'aller surfer sur le site du criminel depuis son ordinateur personnel !). Et si le propos dénonce le voyeurisme de notre époque, c'est sans trop de scrupules que Intraçable s'attarde sur les détails glauques de sordides mises à mort.
En dépit de l'hypocrisie ambiante, l'enquête va bon train avec un suspense bien entretenu. Ceci jusqu'à un dernier acte très mal fagoté (entre un piratage de bagnole absurde et une "bouclage de boucle" inepte). A croire que tout le monde était pressé d'envoyer le générique.