Kinotron: Les Faussaires

Les Faussaires (Die Fälcher)

Berlin 1936, Salomon "Sally" Sorowitsch est le roi des faussaires, expert en billets de banque. Juif trahi sous l'Allemagne nazie, il est arrêté par la Gestapo et interné dans le camp de Mauthausen. Mais Sally est vite transféré dans le camp de Sachsenhausen. Il est accueilli par le commissaire Herzog, qui dirige ici une opération secrète. Les nazis souhaitent qu'il collabore à l'Opération Bernhard : affaiblir l'économie des alliés.

 

Voici donc l'Oscar 2008 du meilleur film étranger. Je m'en réjouis pour le rayonnement culturel de l'Allemagne, surtout que Les Faussaires décroche cette récompense à la suite de La vie des autres ! Cependant, le bijou de Florian Henckel von Donnersmark peut dormir tranquille. Stefan Ruzowitzky (Anatomie) a beau traiter d'un sujet tiré de faits réels très fort, il est loin d'exprimer le même talent.

Difficile d'apprécier Les Faussaires au-dela de son édifiante histoire. Evidemment, le principe de ces juifs amenés à collaborer avec les nazis au sein même d'un camp de concentration implique bien des interrogations angoissées. Comment ces "favorisés" peuvent-ils vivre avec l'horreur qui les entoure ? Quels sont leurs moyens de résistance face à l'odieu chantage dont ils font l'objet ?

Problème, la réalisation télévisuelle n'est jamais à la hauteur. Même les acteurs peinent à délivrer la moindre émotion, avec en tête Karl Markovics. Les rapports (in)humains sont tout aussi décevants. Rien ne passe en dépit de drames personnels particulièrement durs.