Kinotron express: Eden Log, Clerks II
Un homme reprend conscience au fin fond d'une grotte. Tolbiac n'a pas la moindre idée des raisons qui l'ont amené jusque-là, pas plus qu'il ne sait ce qui est arrivé à l'homme dont il découvre le cadavre à côté de lui. Seule solution pour échapper à la créature qui le poursuit : remonter jusqu'à la surface à travers un réseau aux allures de cimetière et abandonné par une mystérieuse organisation, Eden Log.
C'est pas bien du tout, surtout pour quelqu'un qui s'auto-proclame cinéphile, mais je n'ai pas tenu devant Eden Log. Une torture de 30 minutes, c'est déjà conséquent et je ne tenais pas à prolonger l'expérience, quand bien même la lumière aurait pu se cacher au bout du tunnel.
La science-fiction à la française, ça ne sera jamais simple. Si j'en crois la critique, Chrysalis et Dante 01 n'ont pas su trouver la formule magique en dépit de séduisants atours. Le jeune Franck Vestiel, géniteur d'Eden Log non plus ! L'affiche est belle, le pitch intriguant... mais sur l'écran, c'est une autre mayonnaise. Clovis Cornillac souffle et rampe dans un dédale plongé dans un noir absolu (éventuellement traversé de quelques flashes et apparitions) mais il faut se rendre à l'évidence: on s'ennuie mortellement car il ne se passe rien ! En l'absence de la moindre étincelle scénaristique pour me retenir, je me suis enfui pour profiter du beau temps.
Revoici les employés modèles, Dante Hicks et Randal Graves, désormais contraints de travailler dans un fast-food... Avec l'humour dévastateur qui les caractérise, ils se permettent toujours les mêmes remarques salaces avec la clientèle tout en débattant pendant des heures sur le statut de George Lucas par rapport à Peter Jackson et même Jésus-Christ...
Excellent ! Croyez-le ou non, mais je suis un novice complet sur l'oeuvre de Kevin Smith. J'ai du voir un quart d'heure de Méprise multiple et je ne sais toujours rien des quasiment cultes Dogma, Clerks et Jay et Bob contre-attaquent.
Je me suis donc intéressé à Clerks II sans attentes particulières. Ma hantise était de tomber sur un film artificiellement indé, rempli de personnages peu intéressants (sauf pour ceux qui vénèrent Clerks premier du nom). Résultat: j'ai ri comme une baleine avec des dialogues incroyables et des situations génialement outrageantes. Dante (Brian O'Halloran) et Randal (Jeff Anderson) s'offrent des joutes verbales qui tuent sur des sujets toujours plus politiquement incorrects. Et lorsque la geek attitude surgît, le jeune Elias (Trevor Fehrman) déboule pour évoquer à sa manière - ramollie - la trilogie du Seigneur des Anneaux mais aussi la coolitude des Transformers face aux GoBots.
Inutile de pointer tous les moments hilarants de cette réjouissante comédie, il faut le voir pour le croire ! Un bonheur ne venant jamais seul, Clerks II n'est pas dénué d'une réflexion sur l'amitié, le temps qui passe et les ambitions qui nous animent dans une société bardée de stéréotypes. Un régal... et Rosario Dawson est craquante !