Kinotron: Comme les cinq doigts de la main
Comme les 5 doigts de la main
Phénomène intéressant. Tout du long de ce film, j'étais persuadé de voir une réalisation d'Elie Chouraqui. Je me disais : "C'est du bol qu'après le flop de O Jerusalem (avec le même Bruel) il ait pu mettre ce projet sur pied. Pourtant, c'est bizarre, il a changé sa façon de filmer. La dernière fois que j'ai vu un film de lui, c'était en 1998 pour Harisson's flowers... C'était bien fichu. Je trouve que c'est un peu plus crade, plus approximatif maintenant". Quelle surprise quand le générique de fin m'a rappellé qu'il s'agissant d'Alexandre Arcady ! Je me suis rappellé que le zig avait tendance à tatonner depuis Le grand pardon, entre comédie réchauffée (Mariage mixte) et polar nanar (K). A ma grande surprise, Comme les cinq doigts de la main m'a bien plu. Je ne me suis pas ennuyé en suivant les ennuis de cette grande famille juive. Pour résumer, un frère (Elbaz, toujours aussi peu convaincant) met le reste de sa famille en danger après avoir volé une grosse somme d'argent à un gangster gitan, pour un dessein que tout le monde ignore. L'aîné (Bruel, pas mal) va organiser la résistance. Pour l'ambiance, j'ai pensé à un hypothétique La vérite si je mens 3 "mics-macs aux alentours du Faubourg Saint Honoré" ou la comédie (qui n'est pas absente de certaines séquences) aurait laissé la place à une sorte de "polar couscous". Un truc un peu riche, pas très fin mais agréable à consommer si on y va l'estomac vide. Arcady emballe le tout à la vas-y comme je te pousse (transitions à la serpe, curieuses ruptures de ton) mais avec générosité. Ceci n'exclut pas quelques passages involontairement drôles, comme lorsque la fratrie vient faire son marché en armes lourdes auprès de gentils islamistes pour ensuite attaquer le repaire des gitans avec la discrétion d'un pachyderme sous acide. Il faut voir Patrick Bruel indiquant l'ordre de se déployer à sa troupe ou Pascal Elbé en costard équipé d'un gilet pare-balles avec fusil d'assaut dans les pattes !